Caroutch Francesca Yvonne
Soifs, publié en 1954 (Nouvelles éditions Debresse), premier recueil de Francesca Yvonne Caroutch, alors encore lycéenne au lycée Fénelon2, fut salué entre autres par Pierre Reverdy, Gaston Bachelard, Jean Paulhan, André Pieyre de Mandiargues, et Jean Grosjean, dans La Nouvelle Revue française ; il fut suivi par une trentaine d’autres. Caroutch fut longtemps membre du jury du prix Louise-Labé et de celui du prix Guillaume-Apollinaire. Elle figure dans maintes anthologies. Ses recueils de poèmes comportent souvent une édition originale illustrée (Jacques Hérold, Ljuba, Grégory Masurovsky, Frédéric Benrath, Julius Baltazar, Martin Dieterle, Vittorio Basaglia, etc.) Une dizaine de ses recueils illustrés parurent à tirage très limité, dont La visitation de l’éclair ; La fête hermétique ; Être une île et Fournaise vacante ; Feu secret ; Contre-feu et Coulée d’or vivant. En 1988, elle ajouta son prénom usuel, Francesca, à la demande d’André Pieyre de Mandiargues qui préfaça Voyages du double (Rougerie). Proche, dans sa jeunesse, de François Augiéras, elle écrivit à ses côtés dans la revue Structure de son père, Pierre Renaud (1957-1958). Elle publia récemment sur cet auteur et peintre dans des revues, des catalogues et des ouvrages collectifs (comme Europe, fin 2006). Elle collabore à de nombreuses revues. Elle a traduit des poètes italiens, dont Dino Campana et Giuseppe Ungaretti. Elle est traduite, entre autres, en italien, japonais, anglais et portugais. Jean-Yves Masson compare ses récits initiatiques à ceux de Nerval, Rabelais, Maurice Scève, Francesco Colonna et de François Augiéras3. Dans leur Anthologie de la poésie maçonnique et symbolique, Jean-Luc Maxence et Elisabeth Viel écrivent « Nous ne sommes jamais avec elle dans une sorte de syncrétisme maçonnique quelque peu flou et trop facile. »4 Francesca-Yvonne Caroutch a beaucoup voyagé, surtout en Extrême-Orient - comme en Inde, au Népal, au Tibet5 dès 1984. Elle rencontra le 16e Karmapa en 1975 et assiste à la cérémonie de la coiffe noire, à la suite de quoi, elle prend refuge et étudie des enseignements bouddhistes6. Poursuivant ses recherches sur l’origine orientale de la licorne, elle se rendit au Sikkim pour assister à la cérémonie de crémation après sa mort, en décembre 19817. À ce sujet, elle publia plusieurs articles et un ouvrage illustré, Renaissance Tibétaine (Éditions Friant, 1982). Comme l'avaient fait beaucoup de grands maîtres du bouddhisme tibétain, le 17e Karmapa, Orgyen Trinley Dorje, s'enfuit du Tibet à la veille de l'an 2000, pour se fixer en Inde. Francesca Yvonne Caroutch publia La fulgurante épopée des Karmapas, Les enfants de l’éveil décrivant notamment la périlleuse évasion du Karmapa de quatorze ans à travers l'Himalaya. Cet ouvrage, préfacé par Jacques Lacarrière, comporte de nombreuses photographies (Éditions Dervy, 2000). Depuis ses débuts, elle figure dans de nombreuses anthologies, dont le Dictionnaire Larousse de Poésie contemporaine, Janvier 1968 (Jean Rousselot) et Regards sur la poésie du XXe siècle, textes réunis et présentés par Laurent Fels. Éditions Poiêtês. Les 32 poètes. Dans Autour de Francesca Y. Caroutch, édité en 2010 chez Encres Vives, sont réunis de nombreux témoignages sur ses débuts précoces et des échos récents8.